POPULATION. 517,258 hab. SUPERFICIE 712,093
hect. DIVISION ADMINISTRATIVE. Avant 1790, ce dép. faisait partie de l'Anjou (Saumurois).— Cour
d'appel d'Angers et Académie de Rennes.
L'Anjou était habité par les Andes ou Andecavi, race d'envahisseurs mêlés aux popul. primitives; un de leurs chefs, Domnak, se signala par sa résistance opiniâtre aux lieutenants de César. Après avoir appartenu à la 3e Lyonnaise, ils furent soumis par les Wisigoths, maîtres de l'Aquitaine, et par les Saxons, qui s'établirent même à Juliomagus (Angers). Clovis chassa les uns et les autres, et, grâce au concours des prédicateurs chrétiens, saint Florent et saint Maur, cette conquête s'identifia promptement à la domination franke.— Divisé en deux comtés, l'un de deçà-Maine, l'autre d'outre-Maine, dévasté par les Normands (838-873), morcelé par l'Aquitaine et la Bretagne qui se constituent autour de lui en royaumes indépendants, nous retrouvons l'Anjou possédé au IXe s. par une vigoureuse dynastie de comtes. Le premier, Ingelger, fut fort occupé,comme ses successeurs, à batailler avec les Normands et à se maintenir contre les Bretons. Mais l'homme supérieur qui agrandit les destinées de ce pays, c'est Foulques Nerra (987), aller Cœsar, disent les chroniques. Concentré dans Angers et quelques places de la Loire, Foulques bat les Bretons à Conquereux (992), tue leur duc Conan, et les refoule au delà d'Ingrande; au Poitou, il prend Loudun et Moncontour ; aux comtes de Blois, Saumur (1025). Dès lors, l'Anjou a des limites bien marquées, et rien n'arrête plus l'ambition de ses comtes. Geoffroy-Martel s'empare de la Touraine et de la Saintonge (1040-1060) ; Foulques V hérite du Maine, se croise plusieurs fois et meurt roi de Jérusalem (1131); enfin, Geoffroy Plantagenet, par son mariage avec une princesse anglaise, assoit son fils Henri sur le trône d'Angleterre. — Quand celui-ci y fut appelé en 1154, l'Anjou, par ses alliances ou ses conquêtes, possédait la Normandie, la Bretagne, le Maine, la Touraine, le Poitou, l'Auvergne, l'Angoumois, la Saintonge, le Limousin, la Guienne et la Gascogne, les deux tiers de la France! Mais il avait pour maître un roi anglais qui nous fit payer la splendeur d'une province par trois siècles d'épouvantables guerres. En 1204, Philippe-Auguste tire habilement parti de l'indignation causée par l'assassinat d'Arthur de Bretagne, et confisque sur Jean sans Terre l'Anjou qu'il réunit à la couronne. Là finit l'histoire nationale de l'Anjou. Louis IX le donna à Charles, son frère (1246), qui inaugura brillamment les destinées de sa race par la conquête du royaume de Naples. Ses successeurs dédaignent le berceau de leur fortune pour le trône italien; l'Anjou rentre sous la main des rois de France (1528), qui s'en dessaisissent une deuxième fois après l'avoir érigé en duché-pairie. La troisième race, appelée en Italie par la maison défaillante d'Anjou-Sicile, s'épuise en efforts à reconquérir Naples; Louis Ier et Louis III meurent à cette impossible tâche. — Pendant l'absence des ducs, les Anglais avaient passé la Loire; défaits à Beaugé, harcelés par Duguesclin, ils avaient mis vainement le siège devant Angers (1444). Le dernier duc fut ce bon roi René, que la fortune combla de dons, et qui se consola plus tard de ses disgrâces en enluminant des missels ou en improvisant des vers. L'Anjou, traîtreusement confisqué par Louis XI (1474), ne forma plus qu'un apanage. Les guerres de religion agitèrent diversement ce pays; quoique Saumur et Angers fussent au pouvoir des huguenots, on en vint aisément à bout, sans violence ni massacre. C'est à Angers que s'accomplit la pacification définitive signée par Henri IV, et que le dernier soutien de la Ligue, Mer-cœur, vint faire sa soumission, malgré sa récente victoire de Craon (1598). Plus tard, Marie de Médicis tenta vainement de soulever l'Anjou contre Richelieu, et, malgré l'enthousiasme qu'y excita la Fronde, la guerre ne fut ni longue ni sanglante. BIOGRAPHIE. La biographie angevine est d'une grande richesse. Nous citerons seulement : les jurisconsultes ayraut, J. Bodin, cél. par son livre de la République; Dupineau,Peleus,Delaunai, Chopin; le spirituel et savant Gilles Ménage, qui a laissé un Dictionnaire curieux sur l'étymologie française; les voyageurs Bernier et de La Boulaye; Mareau, industriel et anc. représentant; le card. Filastre, helléniste; René Benoist, confess. de Henri IV; les prédic. Cohon, Giroust et Guyard; P. Belouino, littérat., auteur de plusieurs ouvrages; l'histor. Bourdigné; le poëte Joachim du Bellay; les savants Loyer, Guyet et Lefèvre, père de la fameuse helléniste Mme Dacier; le botaniste Dupetit-Thouars ; le chimiste Chevreul; — le connétable Espagne de la Cerda; les généraux Desjardins, Evain, Quetineau; plusieurs chefs vendéens ; le maréchal Contadel ; le brave Dupetit-Thouars, mort à Aboukir; le grand statuaire moderne, David (d'Angers).
TOPOGRAPHIE. — Le dép. de Maine-et-Loire
est méditerrané ; il est situé à l'O.,
entre 46° 59' et 47° 45' de lat. N. et entre 2° 6' et 3° 42'
de long. 0. méridien de Paris. Bornes : Mayenne, Sarthe, Indre-et-Loire,
Vienne, Deux-Sèvres, Vendée, Loire-Inf. Il tire son nom
de la Maine, affl. de la Loire, qui le traverse du N.-E. à l'O. — Pays
de plaines peu élevées. — Bassin de la Loire. Riv.
princip. : Loire, Thouet, Dive, Authion, Mayenne, Sarthe, Maine (formée
de la Sarthe et de la Mayenne), Loir, Layon, Oudon (navig.); Couanon,
Lathan, Evre, Sèvre nantaise, Moine. — Climat sain, assez
hum.; hivers pluv.—14 Routes nat., 29 dép., 51 stratég.
; 8,300 ch. vicinaux. Chem. de fer.(Voir la carte.)
ANGERS, ch.-l., admirablem.
situé s. la Maine, qui en fait un port très-fréquenté.
De longs boulevards remplacent de vieilles murailles qui entouraient
la ville, de belles rues ont été percées et ont
supprimé les vieilles maisons qui donnaient à Angers
un caractère d'originalité. Trois parties : la ville,
l'île et la Doutre. Edif. remarq: St-Maurice (XIIIe s.),
beau monum. dont la nef est très-vaste et surmonté de
deux jolis clochers à flèches, séparés
par un troisième, en dôme, qui fait un heureux effet ;
la Trinité (1062), d'un bon style roman ; St-Serge (XIe
s.), église anglo-gothique ; l'Hôtel-Dieu, vaste
bâtim. digne de son bienfaisant fondateur, Henri II, roi d'Angleterre;
le Château, anc. demeure des ducs d'Anjou, flanqué de
18 grosses tours; l'anc. abbaye de Saint Nicolas, l'Hôtel
des Comtes, jolie maison gothique; le jardin botanique, le Mail,
le Champ-de Mars. — Neuf conciles. Conférences d'Angers,
1714. Siège d'une Université célèbre. |
Angers en 1883
Dans le département du Maine et Loire, voir aussi par l'auteur de ce site,
Cette version de carte du Maine et Loire en 1883 est agrandissable par zoom, mais non enregistrable
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