POPULATION 630,957
hab. SUPERFICIE 688,562 hec. DIVISION ADMINISTRATIVE Avant 1790, ce dép. faisait partie de la Bretagne (Basse-Bretagne). — Cour d'appel et Académie de Rennes. — 10e Corps d'armée (Rennes); 4 place forte. — 2e Arr. maritime (Brest) ; 19 ports de mer. — 25e Arr. forestier. — Diocèse de l'évêché de Saint-Brieuc.
Le territoire des Côtes-du-Nord appartenait primitivement aux Lexobii et aux Curioso-Mtes, qui furent incorporés par les Romains dans la 3e Lyonnaise. Leur capitale, Lexobia, située dans le pays d'Armor, ou de la mer, fut totalement ruinée par les Normands au IXe s. Les autres villes de la Domnonie, nom breton d'une grande partie de ce pays, datent la plupart de la fondation des monastères, comme Saint-Brieuc, Dinan et Tréguier; Loudéac devait probablement son origine aux chasses dont la forêt de Brocéliande était le théâtre. Indépendants d'abord, les seigneurs de Gouello, qui avaient pour vassaux ceux de Guingamp, de Lamballe et de Penthièvre, prirent quelquefois le titre de rois, et plus tard celui de comtes de Bretagne ; ils opposèrent une vigoureuse résistance aux Normands, et l'un d'eux contribua vaillamment au gain de la bataille que leur livra le duc Alain Barbe-torte, près de Saint-Brieuc (939). Au siècle suivant, les princes de Gouello s'éteignirent, et leurs domaines passèrent aux Penthièvre. Cette maison était, avec celle des Rohan, la première de la Bretagne ; elle lui avait donné plusieurs souverains, et il n'était personne qui ne tînt à honneur de briguer son alliance. Démembré sous Pierre de Dreux et ses
successeurs, le comté de Penthièvre se retrouva plus fortement
constitué par le mariage de Guy de Bretagne avec une de ses héritières.
Le duc Jean III était mort sans enfants; Guy, son frère,
n'eut qu'une fille, Jeanne la Boiteuse, qui épousa un prince français,
Charles de Blois. Montfort lui disputa la couronne, poussé par
l'Anglais et les bourgeois; mais il ne réussit pas à pénétrer
dans le pays de St-Brieuc, défendu par les Penthièvre et
leurs amis. Le mauvais génie qui perdit cette orgueilleuse famille
fut Marguerite de Glisson, la méchante Margot; sa perfidie
et son ambition soulevèrent contre elle toute la Bretagne. Jean
V, échappé du cachot où elle l'avait enfermé,
fit raser les châteaux de Jugon, de Lamballe, de Châtelaudren,
etc., et confisqua le comté de Penthièvre (1520). Rallié comme
le reste de la province à la France, par l'édit de François
Ier (1533), ce pays ne fournit plus que deux pages à l'histoire
nationale : sa résistance opiniâtre à reconnaître
Henri IV, qui perdit le brave La Noue au siège de St-Brieuc, et
sa complicité constante dans les guerres de la chouannerie.
Les poètes populaires Tugdual, Salaun et Gweng'hlan; l'historien Gallet; le maréchal de Guébriand ; l'intrépide Beaumanoir, le chef des chevaliers bretons au Combat des Trente ; le marin Coetlogon ; l'ambassadeur Bréhan de Plelo; le moraliste Duclos, secrétaire de l'Académie française ; Bertrand Du Gueslin, connétable de France, qui chassa entièrement les Anglais de la Normandie, de la Guienne et du Poitou ; Hello, le célèbre avocat; E. Renan, auteur d'une Vie de Jésus, du Livre de Job, etc.
TOPOGRAPHIE. — Le dép.
des Côtes-du-Nord est maritime, il est situé à l'O.,
entre 48° 3' et 48° 57' de lat. N. Bornes : Ille-et-Vilaine,
Morbihan, Finistère et Manche. Il tire son nom de la posit. physique
de ses côtes au Nord. — Pays peu élevé,
traversé de l'E. à l'O. par les M. d'Arhès et les
Mont. Noires ; point culminant : le Haut-Menez, 340 m. Côtes sinueuses,
formées de falaises granitiques escarpées, au pied desq.
s'étendent des grèves souvent assez larges (245 k. de développ.).
Iles nombreuses : Bréhat et le groupe des Sept-Iles. — Riv.
princip. : Arguenon, Guer, Tréguier, Trieux, Gouet, Effe (navig.)
; Rance, Meu, Ouest, Blavet, Arven, etc. — Climat en génér.
triste, humide ; ciel gris et sombre, pluies fréquentes. — Canaux
: d'Ile-et-Rance, de Nantes à Brest. 7 routes nat., 14 départ.
; 4,600 chem. vicinaux.
SAINT-BRIEUC, ch.-l.,
v. ancienne sur le Gouet. Le port (Legué) est à 1
kil. ; il est très sûr, d'un abord facile, et bordé d'ateliers
et de magasins de construct. St-Brieuc, situé sur le versant de
plusieurs collines inclinées doucement vers la mer, possède
maintenant des monuments récemment achevés et des quartiers
neufs qui l'ont fait bien changer d'aspect. On remarque la Cathédrale (xme
siècle), assez vaste édifice ; St-Michel et la tour de
Cesson, dernier vestige d'un des plus forts châteaux de la province. — Les
Vendéens prirent la ville en 1799. Variétés « Les Bretons sont intelligents, souples, religieux, patients, attachés à leurs croyances et à leurs habitudes, bons, hospitaliers, loyaux dans les relations ordinaires de la vie, braves et aptes à supporter les plus rudes travaux, les plus dures privations. Avec de pareilles qualités et une telle nature, ils ont toujours fait d'excellents marins et de bons soldats. En général, ils n'aiment point la vie militaire ; mais quand la passion des armes s'empare de leur âme, elle va rarement sans l'héroïsme. Les Bretons n'aiment point médiocrement, et on les reconnaît assez à leur amour pour la terre natale, qui se manifeste avec tant d'ardeur chez eux : aussi le mal du pays les prend-il partout, dans les contrées les plus riantes comme dans les plus lointains voyages, sous les drapeaux comme dans les cités. A toutes choses, même à leur intérêt personnel, même au besoin d'acquérir, ils préfèrent les landes incultes et le ciel humide de la Bretagne. S'ils tiennent tant à leurs croyances, à leurs coutumes, à leur langage, à leur costume, c'est qu'ils ne les séparent point de l'image de la terre où ils sont nés. Tout homme qui n'est point Breton, sans excepter le Français ou Gallo, comme ils l'appellent encore, est un étranger à leurs yeux. Ils associent la religion à l'amour du pays par une pratique singulière : quand le jour d'un grand pardon (fête de village) approche, ils revêtent la statue des saints du costume national. » |
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Carte des Côtes d'Armor, gravure de Vuillemin et vues de Couché
La France et ses colonies - Vuillemin - 1851
(collection personnelle).
Carte des Côtes d'Armor, gravure illustrée par A.M. Perrot et Raimond Bonheur
extraite de l'Atlas national illustrés des 86 départements et des possessions de la France - Levasseur - 1847
(collection personnelle).
Carte des Côtes d'Armor, gravure de A.M. Perrot
extraite de Les jeunes voyageurs en France ou lettres sur les départements - Depping - 1835
(collection personnelle)
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