POPULATION 560,427
hab. SUPERFICIE 735,200
Hect.
DIVISION ADMINISTRATIVE. Avant 1790, ce dép. était compris dans l'ILE DE-FRANCE (Laonnais, Soissonnais). dans la PICARDIE (Thiérache, Vermandais), et dans la CHAMPAGNE [Brie et Tardenois). — Cour d'Appel d'Amiens, Académie de Douai. — 2e Corps d'armée (Amiens). — 2 Places fortes. — 7e Arrond. forestier. — Diocèse et évêché de Soissons; Eglise consist. calviniste à Saint-Quentin.
Ce territoire était, au temps de César,
occupé par les Suessiones, les Novioduni, les Landuni et
les Viromandui. L'itinéraire d'Antonin assignait quatre
villes à ces peuples : Augusta Veromanduorum (Saint-Quentin) était
la plus ancienne. La domination romaine laissa dans ce pays de nombreuses
traces de son passage; elle y était môme si profondément
enracinée, que la dernière place qui résista au
flot barbare dans les Gaules, ce fut Soissons ; ni les Huns ni les Vandales
ne réussirent à la prendre. La bataille que perdit Siagrius,
sous les murs de cette ville (486), livra tout le pays aux Franks. — Après
la mort de Clovis, le Soissonnais fut érigé en royaume
indépendant en faveur de Clotaire, et plus tard pour un fils de
ce dernier, Chilpéric. — Quand la noblesse se déclara
indépendante, il y eut des comtes de Vermandois et de Soissons,
et un évêque duc de Laon. Un des premiers, le comte Robert,
battit et fit prisonnier son suzerain Charles le Simple (923).
BIOGRAPHIE. Le départ. de l'Aisne a donné naissance à un grand nombre d'hommes remarquables. Nous citerons : le roi Lothaire ; saint Remi, archevêque de Reims sous Clovis; Lahire, un des vaillants capitaines de Charles VII ; le philosophe Ramus, si misérablement assassiné; le «cardinal de Bourbon, proclamé roi par les ligueurs, sous le nom de Charles X; le duc de Mayenne, le chef de la Ligue; Antoine, roi de Navarre et père de Henri IV; Henri de Condé, lue à Jarnac; — les maréchaux de Choiseul, d'Estrées et de Puységur; le marin Bussy-Castelnau; le P. Charlevoix, missionnaire célèbre; Blondel, l'architecte de la porte Saint-Denis; Delatour, délicieux peintre de pastels ; — deux gloires du grand siècle, Racine et La Fontaine; — le duc de Saint-Simon, qui a laissé de curieux mémoires sur la cour de Louis XIV et celle de Louis XV; Papillon et Quinquet, inventeurs, l'un de la fabrication des papiers de tenture, l'autre des lampes à double courant d'air; Condorcet , célèbre astronome; Méchain , médecin et mathématicien distingué; le P. de Gournelieu, célèbre jésuite; Luce de Lancival, poète tragique estimé; le théologien Vuitasse ; les conventionnels Quinette , Saint-Just , Fouquier-Tinville ; Camille Desmoulins, rédacteur du Vieux Cordelier ; le communiste Baboeuf ; les généraux Gaulaincourt, Ronsin, Bonnaire ; J. de Billy, savant critique; le maréchal Sérurier ; l'historien H. Martin, et Alexandre Dumas, notre intarissable romancier.
TOPOGRAPHIE. — L'Aisne, dép. frontière, est
situé au N.-E., entre 40° 50' et 50° 5' de lat. N. Bornes
: Nord, Ardennes, Marne, Oise, Somme, Seine-et-Marne et le Hainaut belge. Il
tire son nom de l'Aisne, riv. qui l'arrose de l'E. à l'O. — Pays
de plaines ondulées, sillonné par des plateaux à pentes
abruptes, et dont les points culminants atteignent à peine 200
m. — Bassin de la Seine; riv. princ. : l'Aisne, l'Oise, la Marne,
l'Ourcq (navigables), la Vesle, la Serre, etc. Au N. sources de la Somme,
de l'Escaut et de la Sambre. — Climat tempéré; air
vif et sain. — 5 canaux : latéral à l'Oise, de Saint-Quentin,
de Manicamp, de Sambre à l'Oise, latéral à l'Aisne.— 12
routes nat., 33 départem., 1,800 ch. vie. Chemins de fer. (Voir
la carte.) INSTRUCTION PUBLIQUE. —1 Lycée. — 4
Collèges.— 15 établissements secondaires libres. — 1 école
normale d'instituteurs; 1 Cours normal d'institutrices, 5 pensionnats
primaires. — 1,201 écoles prim. : 328 de garçons,
312 de filles, 561 mixtes.— 2 Séminaires. —3 Biblioth.
pub.
LAON, ch.-l, sur le sommet d'une montagne de
100 mètres d'élévation, isolée, au milieu
d'une plaine vaste et fertile. — La cathédrale, l'église
Saint-Martin, l'hôtel de la Préfecture qui occupe les bâtiments
de la vaste abbaye de Saint-Jean, dont l'enceinte renfermait 7 églises. — Résidence
de quelques rois de la race carlovingienne.
Variétés. Les rois franks ont possédé dans ce dép. plusieurs châteaux, dont il reste quelques vestiges : Corbeny, où Charlemagne fut reconnu suzerain de l'Austrasie; Querzy, où mourut Charles Martel; Servais, Samoussy etc. Parmi les abbayes autrefois riches et puissantes, nous citerons celles de Prémontré, fondée par saint Norbert, et qui ressemblait plutôt à une résidence royale qu'à un lieu de prières et de repentir; — Saint-Vincent, Sant-Médard, etc. Au XIIe siècle, un singulier usage existait à Saint-Quentin :il fallait, le premier jour de mai, porter sur soi une branche de verdure, sans quoi on était exposé à recevoir un seau d'eau sur la tête; celui qui le jetait disait en même temps : « Je vous prends sans vert. » L'ablution fut remplacée plus tard par des punitions légères. Cette vieille coutume a donné naissance au proverbe : Prendre quelqu'un sans vert, c'est-à-dire au dépourvu.
Cette version de carte de l'Aisne est agrandissable par zoom, mais non enregistrable
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