Nota : les propos ci-dessous reflètent les idées de l'époque sur les colonies et leurs habitants. Il s'agit bien d'une notice historique à replacer dans le contexte de 1883. Ce texte ne correspond en aucun cas à la position de l'auteur de ce site, qui a, par ailleurs, un grand respect pour le peuple algérien. |
Chef-lieu : ALGER, à 1,600 k. S. -S. -E de Paris.
DIVISION ADMINISTRATIVE Avant 1830, cette colonie formait la Régence d'Alger. Elle est administrée par un Gouverneur général civil commandant en chef les armées de terre et de mer, qui a sous ses ordres un Commandant supérieur des troupes, un Commandant de la marine, et 3 chefs d'administration pour l'intérieur, la justice et les finances. — 3 Provinces ou Départements, 11 Arrondissements — Cour d'appel et Académie d'Alger ; tribunaux musulmans et israélites. — 3 Div. militaires (Alger, Oran, Constantine) ; l'armée d'occup., qui s'élève ordinairement à 50,000 h., est répartie dans les principales villes, dans les camps retranchés et dans de nombreux postes du littoral et de l'intérieur. — Diocèse de l'Archevêché d'Alger ; Culte musulman, Synagogue, églises calvinistes.
ABREGE HISTORIQUE Une grave insulte faite à notre consul par le dey Hussein motiva le bombardement d'Alger. Le gouvernement de Charles X mit pour cette entreprise, dans laquelle avait échoué Charles-Quint et dix autres capitaines, 400 bâtiments, 357 transports, 64,000 soldats et 4,000 chevaux sous les ordres du général Bourmont et de l'amiral Duperré. Le débarquement s'effectua le 14 juin 1830. Vaincus à Staouëli, les Turks se replièrent sur la ville qu' ils rendirent le 5 juillet. Cette conquête, si rapidement accomplie, devait entraîner malgré lui le gouvernement nouveau à l'occupation de toute la Régence. Nous nous contenterons de citer, avec le nom des gouverneurs, les principaux traits de cette histoire toute contemporaine. Le général Clausel (1830-1831). — Trahison du bey de Tittery. Expédition de l'Atlas : Blida est pris, Médéah se soumet et le col de Ténia est forcé après un engagement fort vif. Agression des Marokains sur Mascara. Oran est cédé aux Tunisiens, qui y tiennent garnison pour la France. Le général Clausel nommé maréchal. — Général Berthezene (1834 ).
STATISTIQUES
TOPOGRAPHIE. — La colonie française de l'Algérie est maritime ; elle est située au N. de l'Afrique, entre 4°8' de long. O. et 6° 56' de long. E. Bornes : au N. la Méditerranée, à l'E. la régence de Tunis, au S. le Sahara ou grand désert, à l'0. l'empire du Maroc. Elle tire son nom de son chef-lieu, Alger. — Pays montagneux, entièrement occupé par la chaîne de l'Atlas, qui le traverse, et dont les principaux rameaux sont le Ouaransenis, le Djurjura et le Petit-Atlas. Points culminants : 3, 000 mètres environ. Quelques plaines basses, entre autres celle de la Mitidja, au S. d'Alger, longue de 70 kilom. et large de 25. Côtes généralement escarpées, ayant près de 1,000 kilom. d'étendue ; golfes de Bone, d'Alger, d'Oran, de Bougie, de Philippeville. — Bassin de la Méditerranée. Rivières principales : Cheliff, Seybouse, Oued-EI-Kebir, Tafna, Mazafran, Chiffa, Oued-Jer, l'Harrach ; ces cours d'eau torrentiels sont à peine navigables à leur embouchure. Des rivières intérieures se jettent dans les Chotts, lacs salés, sans issue, qui sont en grand nombre ; les lacs : d'Arzew, Fetzara, El-Melah, Djemel, Guellif, de Tarf, El-R'arbi, El-Thergui, etc. Climat sain et tempéré sur le versant septentrional de l'Atlas ; insalubre dans les plaines basses. Chaleurs excessives sous l'influence du khamsin ou vent du désert, de juillet à novembre. Au pied de l'Atlas, les arbres ne perdent leurs feuilles qu'en décembre ; dès février, la végétation y est en pleine activité, et à la fin de mai les récoltes sont mûres. Température moyenne, à Alger 22°. 5 routes nationales, 20 départementales, 50 chemins de grande communication, chemins de fer (voir la carte). — Population indigène : Kabyles, ou Berbers, qui habitent l'Atlas où ils vivent dans les villages et s'adonnent à l'agriculture ; les Maures, issus du mélange de tous les peuples et habitant surtout les villes ; les Arabes, dans les plaines, comme cultivateurs et à demeures fixes, ou comme pasteurs et nomades ; les Turks, en petit nombre, dans les villes ; les Juifs, très-répandus à Alger et à Oran. — 3 Religions : le Christianisme, l'Islamisme et le Judaïsme. — L'arabe est la langue nationale. PRODUCTIONS. — Blé, seigle, avoine, orge, maïs, millet, riz, fèves, lentilles, haricots, melons, pois, légumes verts et fruits excellents ; figue, olive, amande, grenade, datte en abondance ; jujube, orange, citron, cactus, agave ; vigne, absinthe, mûrier rouge. Lin, garance, henné, tabac, coton, indigo. L'élève constitue la richesse des indigènes : gros bétail, moutons et chèvres, beaucoup d'abeilles. Le cheval d'origine arabe n'est employé que comme monture ; le chameau, l'âne et mulet sont employés aux transports. Côtes très-abondantes en poisson et surtout en corail. Les animaux sauvages sont le lion, le léopard, la panthère, l'hyène, le chacal, le lièvre, le singe, la gazelle, l'autruche, le scorpion, la sauterelle, plusieurs serpents, etc. — Les montagnes sont couvertes jusqu'à leur sommet de bois et de fourrés épais, dont les essences dominantes sont le lentisque, l'olivier sauvage, le chêne vert, le chêne-liége, le sumac, le palmier nain, le cyprès, le myrte. — Exploitation minérale à peu près nulle ; on trouve du fer en abondance, du plomb et du cuivre, du gypse, de la pierre à chaux, de la terre à poterie, du salpêtre et même des mines d'or. Nombreuses sources salées, froides et chaudes. INDUSTRIE ET C0MMIERCE. — L'Industrie se borne chez les Arabes au tissage des étoffes de laine pour les vêtements, et de poil de chèvre pour les tentes ; les Kabyles travaillent les métaux et fabriquent des armes. Dans les villes, les Juifs, artisans actifs, s'occupent des travaux délicats d'horlogerie et de bijoux. Après les tissus de laine viennent des étoffes de soie, des mousselines brochées d'or et d'argent, des tapis, des toiles grossières, des cuirs, des maroquins et des articles de sellerie. Les colons s'occupent d'agriculture et d'industrie et réussissent généralement plusieurs hauts-fourneaux et des salines artificielles ; emploient un grand nombre d'ouvriers. — Le commerce exporte froment, orge, bétail, sangsues, cuirs et peaux, laine estimée, corail, cire, huile, gomme, fruits, kermès, chevaux et mulets, plantes tinctoriales, lièges, etc. Valeur annuelle des exportations : 155,000,000 de francs, chiffre rond. Les articles importés sont : les farines, les tissus de coton, toiles, armes, vins et liqueurs, denrées coloniales, quincaillerie, bijouterie, papier, produits chimiques, etc. Valeur annuelle des importations 210 millions, chiffre rond. INSTRUCTION PUBLIQUE. — 1 école préparatoire de méd. et de pharm. 1 école préparatoire à l'enseignement du droit. 1 école préparatoire à l'enseignement des sciences. 1 Ecole préparatoire à l'enseignement supérieur des lettres. 1 Lycée (à Alger). 9 Col. commun. 4 établ. second. libres. 3 Cours d'arabe. 1 école norm. d'instit. 1 école norm. d'Institutr. 17 écoles arabes-françaises. 630 écoles prim. fréquentées par environ 60,000 élèves.
VILLES PRINCIPALES (Voir les notices spéciales d'Alger, de Constantine et d'Oran.) |
Alger en 1883
Constantine en 1883
Cette version de carte de l'Algérie en 1883 est agrandissable par zoom,
mais non enregistrable
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